Ce que la musique fait à l’hypnose.
Une relation spectaculaire au XIXe siècle
De et avec Céline Frigau Manning
Historienne du spectacle et de la musique, Céline Frigau Manning est professeure des universités en études italiennes à l’université Jean Moulin – Lyon 3 et membre de l’Institut universitaire de France. Ancienne élève de l’École normale supérieure d’Ulm, elle a été pensionnaire à la Villa Médicis et a notamment publié Chanteurs en scène. L’œil du spectateur au Théâtre-Italien (1815-1848) (Champion, 2014).
Ce livre s’engage dans le domaine encore inexploré des relations entre hypnose, musique et sciences médicales au xixe siècle. Il soulève ainsi des questions au cœur des préoccupations de l’époque mais aussi de notre temps : comment prendre en charge la douleur lorsque la médecine n’y parvient plus ? La musique peut-elle favoriser le dépassement des capacités humaines ? Et le spectacle que suscite l’hypnose musicale, fécond pour l’expérimentation scientifique, relève-t-il de l’œuvre esthétique ?
En relançant les jeux de fascination réciproque entre monde des sciences et monde de l’art, la musique associée à l’hypnose invite à repenser nos relations à la douleur, à la sexualité ou à la spiritualité. Ce qui se joue alors, c’est une vaste réflexion sur la construction de la connaissance et les limites de la raison, déployée dans un registre spectaculaire où la musique ne vaut pas seulement comme phénomène sonore, mais favorise l’émergence d’un environnement sensoriel et d’un imaginaire puissants.