Par Olivier Braux
Lorsque je t’ai vu soudain… » Ainsi la trop amoureuse, la farouche Margared, fille du roi d’Ys, s’enflamme-t-elle à la pensée du beau guerrier Mylio. Quand elle découvrira qu’il aime sa sœur, Rozenn, elle ouvrira les vannes qui protègent la ville d’Ys de l’océan et se précipitera dans les flots qui dévastent tout pour expier son crime. Histoire forte, ramassée ; musique puissante, symphonique qui laisse pourtant s’épanouir une vocalité où le wagnérisme inévitable (1888) le cède vite à un charme insinuant très français.
Comme la cité bretonne, l’œuvre splendide de Lalo a disparu. Peut-être un jour prochain entendrons-nous surgir des profondeurs l’orgue et les cloches irréelles de sa cathédrale engloutie ? (OB)