JEUDI 3 FÉVRIER 2022 – Cycle « Cette Hélène, Passion commune » : Rêver d’Hélène

Rêver d’Hélène par Hélène Moreau et Olivier Braux

Depuis l’Iliade et la scène inoubliable où, sur les remparts élevés de Troie, sa beauté ébahit les bons vieillards « à qui la force tremble », Hélène n’a cessé de fasciner, de nourrir les rêves, autant qu’elle inquiète, dérange « Elle a terriblement l’air, quand on l’a devant soi des déesses immortelles. » Trop belle pour une mortelle, trop belle pour eux, pour nous … Femme interdite, femme magique d’au-delà de la mer, comme Médée ou Yseut, fascinante comme les Sirènes, dangereuse comme Circé, héroïne incertaine de la transgression, elle est fatalement associée à la mort, qu’elle apporte à ses amants, à l’échec ou, pis, au ridicule.

Elle porte en elle, en tout cas, un idéal inaccessible que les créateurs n’ont cessé de tenter d’atteindre ou d’approcher par la diversité des représentations. Maîtresse terrible, ou fantasmagorie diabolique, insensible et glacée, ou secrètement brûlante, double imprévu d’un tout autre être, on évoquera à travers les œuvres de Ronsard, Goethe, Arrigo Boïto, Richard Strauss et Hofmannsthal et de l’École païenne quelques-unes de ses légendaires, fantastiques et inoubliables incarnations.

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