Clemenza di Tito de W. A. Mozart par Olivier Braux Conseiller culturel des Amis,
Salle des mariages de l’Hôtel de ville d’Aix-en-Provence
Si, dans l’opera seria, l’action va d’un céleste courroux à son apaisement final, après péripéties et dangers, alors La Clémence de Titus marque une perversion du genre, en nous confinant au seul cercle privé. Le Capitole en feu, Titus continue d’interroger son cœur et d’hésiter dans ses amours. Comme dans Cosí fan tutte…
Si la magnanimité de l’imperator est censée élever un monument à la gloire de la monarchie (l’opéra célèbre l’accession au trône de Bohême de Léopold II), on ne sait, dans La Clémence, qui est le souverain et qui le suppliant, tant le prince est un homme parmi les hommes. Comme dans La Flûte enchantée…
Si la grâce accordée d’en haut signe le happy end dans l’opera seria, quelle différence présente celle d’un monarque humain, trop humain, avec le pardon de la Comtesse des Noces de Figaro ?
C’est ainsi que Mozart instille à un genre moribond les thèmes si vivants de sa dramaturgie personnelle. »