Comment l’entendez-vous ?
Ou les trois voix de Violetta
Par Olivier Braux
On dit sa voix « introuvable » entre la coloratura et les pichetatti dans la fuite en avant et la nervosité du premier acte ; la violence et le fil de voix dans la métamorphose entre révolte et soumission du deuxième ; enfin la rupture de l’élégie à l’énergie du désespoir dans le dernier. Il y faudrait la fraîcheur de Gilda mais dévoyée (traviata justement), avec quelque chose de la noirceur d’une Lady Macbeth ouverte à la sublimation.
Si la voix de la chanteuse peut donner l’impression de craquer, le souffle de soudain se dérober et à la fin se briser, c’est encore mieux !
Essayons d’y « entendre clair » en compagnie de Maria Callas à Turin en studio et Milan en public (1955), Montserrat Caballé à Rome (1967), Beverly Sills à Londres (1971) et Ileana Cotrubas à Munich (1976/1977).